Fashion revolution est un mouvement initié à l’occasion du triste anniversaire du Rana Plaza. Le 24 avril 2013, c’est un immeuble dédié au textile qui s’effondre et cause la mort de 1 138 personnes. Depuis de nombreux internautes interpellent les marques sur les réseaux sociaux en se prenant en photo avec une étiquette textile & avec le hastag : Who made my clothes ? (qui fabrique mes habits ?).
Une façon de s’interroger sur la chaîne textile du cultivateur au confectionneur. Et bien entendu, le but est aussi de responsabiliser les marques sur leur chaîne d’approvisionnement.
Depuis, on s’interroge.
Le Bangladesh est tellement fustigé que l’on se demande si c’est encore compatible pour nous de produire en France & au Bangladesh ? Est-il encore viable économiquement de vendre des produits estampillés Made in Bangladesh ?
Le plus simple est de reprendre quelques constats ensemble.
La mode est la 2ème industrie la plus polluante au monde. Pourquoi ?
Le constat est simple :
- 25% des pesticides sont utilisées dans le monde pour le coton!
- On achète 2 fois plus de vêtements qu’il y a 15 ans
- On les conserve 2 fois moins longtemps…
La mode s’est engagée, comme tous les autres secteurs, vers une course au profit, vers une mondialisation toujours plus folle. Bref vers un modèle qui produit là où c’est le moins cher possible et peu importe des conséquences environnementales et sociales…
Alors la faute à qui ? On a presque envie de dire peu importe. Pouvoirs publics, consommateurs, entreprises, marques on a tous contribué et/ou subi le modèle !
Un modèle effréné sans personne pour ralentir
On le ressent bien, tout va plus vite, burn out, hyperconsomation (de produits inutiles) : 70% des vêtements ne sont jamais portés.
Vous l’avez bien compris l’enjeux c’est de ralentir et de proposer un autre modèle.
Inutile de proposer des vêtements en coton bio fabriqués dans des conditions dégueulasses et inutile aussi de fabriquer en France (dans de bonnes conditions) avec des matières premières dégueulasses.
Bref, on ne veut pas de greenwashing. Juste une démarche sincère et cohérente !
C’est un modèle
guidé par la sobriété,
guidé par l’entraide,
guidé par l’ouverture,
que l’on veut voir émerger.
Alors, si aujourd’hui, nous sommes une minorité avec trop peu de moyen, nous nous engageons dans la résistance :
La résistance s’organise.
Face à la fast-fashion, nous et d’autres résistants du monde entier, d’ici ou là-bas, on réinventera le lin huilé, on fera des masques alors que c’est inutile d’en porter, on fera des sacs en jute qui ne seront pas des sacs à patate, on fera peu de produits mais des beaux produits, on produira selon votre demande (en précommande) et selon vos besoins (via la co-création).
Hé oui, peut-être que Made in Bangladesh ça fait peur et qu’avec le made in France ça ne fait pas bon ménage… mais c’est aussi ça résister et faire preuve d’ouverture. Nous nous accrochons à nos valeurs aussi complexes soient-elles et nous continuerons à promouvoir 2 fibres, 2 lieux de production avec 1 philosophie commune. Celle de promouvoir la fibre naturelle et de rendre une autonomie/souveraineté économique à ceux qui la travaillent dans le respect de ce qui nous entoure.
Alors vous êtes partant ?
Partant car face à la fast-fashion, il faudra résister à acheter ce T-shirt une poignée de pain,
face à la fast-fashion il faudra créer
face à la fast-fashion il faudra acheter moins (mais mieux)
Il faudra échanger
il faudra réparer
il faudra innover
Et SURTOUT il faudra que les marques changent, on ne veut plus de green-washing !