La fast-fashion est un terme qui décrit le système de production rapide de vêtements à la mode à un coût abordable. Elle est en opposition à la slow fashion ou la mode éthique. Cette industrie de la mode est devenue de plus en plus populaire au cours des dernières décennies, offrant aux consommateurs la possibilité d’acheter des vêtements tendance à un prix abordable. Cependant, ce système a également des conséquences néfastes sur l’environnement et les travailleurs.
Les origines de la fast-fashion
La fast-fashion est apparue pour la première fois dans les années 1980, lorsque les marques de mode ont commencé à s’inspirer de la haute couture pour créer des collections plus abordables. Auparavant, les marques de mode publiaient des collections deux fois par an, pour les saisons d’été et d’hiver. Avec l’avènement de la fast-fashion, les marques ont commencé à publier de nouvelles collections toutes les semaines pour suivre les tendances en constante évolution de la mode.
Malheureusement, cette industrie du jetable a eu des conséquences désastreuses pour les travailleurs et l’environnement. L’un des événements les plus tragiques de l’histoire de la fast-fashion a eu lieu en 2013, lorsque le bâtiment Rana Plaza à Dacca, au Bangladesh, s’est effondré, tuant plus de 1 000 travailleurs de l’industrie textile.
Cet incident a mis en lumière les pratiques douteuses de l’industrie de la fast-fashion et a incité les utilisateurs à se poser des questions sur la façon dont leurs vêtements sont fabriqués et sur la responsabilité des marques envers leurs travailleurs et l’environnement.
Les effets de la fast-fashion sur l’environnement
L’industrie de la mode est l’une des plus polluantes au monde. La fast-fashion, en produisant des vêtements à un rythme effréné pour suivre les tendances, aggrave encore plus ce problème en utilisant des matières premières peu durables et en gaspillant une quantité considérable de ressources naturelles. Selon l’ADEME : 20% de la pollution de l’eau dans le monde serait dû au textile (à la teinture)
Les matières synthétiques :
L’utilisation de fibres synthétiques, telles que le polyester, est l’un des principaux problèmes liés à la fast-fashion. Ce type de fibre n’est pas biodégradable et peut rester dans l’environnement pendant des décennies, contaminant les sols et les eaux. De plus, la production de polyester requiert une quantité importante d’énergie fossile et de ressources naturelles, ce qui augmente les émissions de gaz à effet de serre et les autres impacts environnementaux.
Selon l’ademe :
- première fibre utilisée dans le textile le polyester : 60,5millions de tonnes en 2021 selon l’ademe.
- 4 milliard de tonne ’équivalent CO₂ par an, ce sont les émissions générées par l’industrie textile (vêtements et chaussures). C’est plus que l’impact des vols internationaux et le trafic maritime réunis. En 2050, le secteur textile émettrait même 26 % des émissions globales de GES si les tendances actuelles de consommation se poursuivent
Source CELC :
L’industrie du jetable
L’une des conséquences les plus alarmantes de la fast-fashion est la durabilité des produits. Les vêtements produits en fast-fashion sont souvent de mauvaise qualité et s’usent rapidement, ce qui les rend jetables. Cela signifie que les consommateurs sont constamment en train d’acheter de nouveaux vêtements, ce qui entraîne une surconsommation et une accumulation de déchets.
L’industrie du textile est l’une des plus polluantes au monde, et l’ajout de la fast-fashion à cette industrie n’a fait qu’aggraver les conséquences dévastatrices pour notre environnement. Les entreprises de fast-fashion doivent prendre leur part de responsabilité et s’engager à utiliser des matériaux durables et écologiques, ainsi qu’à adopter des pratiques durables dans leur chaîne d’approvisionnement.
- Selon atlas du plastique : 64% des vêtements en fibre synthétique sont jetés !
- Selon oxam france : La production a doublé entre 2000 et 2014 pour arriver au triste record de 134 milliard de vêtements produit par an.
- Selon europarl : Selon European Environment(EEA) estime, entre 1996 et 2012, la quantité de vêtements achetés par personne a augmenté de 40 %. Dans le même temps, plus de 30 % des vêtements du dressing des Européens ontpas été utilisé depuis au moins un an. Une fois jetés, plus de la moitié des vêtements ne sont pas recyclés, mais finissentdans les ordures ménagères en mélange et sont ensuite envoyés dans des incinérateurs ou des décharges.
Plusieurs tendances ont contribué à cette augmentation de la consommation. L’une est la chute du prix des vêtements au cours des dernières décennies. 36% en moyenne.
L’autre c’est : le nombre moyen de collections publiées par les entreprises européennes de l’habillement par an est passé de deux en 2000 à cinq en 2011, avec par exemple Zara proposant 24 nouvelles collections de vêtements chaque année, et H&M entre 12 et 16 ans.
Cela a conduit les consommateurs à considérer de plus en plus les articles vestimentaires bon marché comme les denrées périssables qui sont « presque jetables » et qui sont jetées après les avoir portées uniquement sept ou huit fois.
Les conditions de travail dans l’industrie textile
Les travailleurs de l’industrie textile sont souvent confrontés à des conditions de travail inhumaines, avec des heures supplémentaires obligatoires, des salaires très bas et des horaires de travail longs et épuisants. Les marques de fast-fashion cherchent souvent à réduire les coûts en externalisant la production dans des pays à faible coût où les normes de travail sont souvent laxistes. Les travailleurs dans ces pays sont souvent soumis à des conditions de travail dangereuses et à des horaires de travail excessifs, sans aucune protection sociale.
Une industrie qui pousse à l’achat !
La fast-fashion a également popularisé certaines techniques de vente peu scrupuleuses, telles que les soldes fréquentes et les articles en édition limitée. Les soldes fréquentes encouragent les consommateurs à acheter plus souvent des articles à des prix réduits, créant ainsi un cycle de consommation accéléré. Les articles en édition limitée, quant à eux, incitent les consommateurs à acheter rapidement, créant un sentiment d’urgence qui peut entraîner des décisions d’achat impulsives.
Aujourd’hui plus de 50% des vêtements sont vendus en solde. Des prix sont souvent gonflés artificiellement afin de faire des rabais le jours des soldes.
Ces prix particulièrement bas viennent particulièrement pénaliser les marques de mode éthique qui eux incluent dans tous les processus de fabrication le “coût environnemental”. Nous avons écrit un article détaillé dessus : as-ton perdu le sens du prix ?
Fast-fashion & greenwashing
Le greenwashing est un terme utilisé pour décrire les pratiques marketing trompeuses qui prétendent que les produits ou les entreprises sont plus écologiques qu’ils ne le sont en réalité. C’est un moyen pour les entreprises de la fast-fashion de se faire passer pour plus éthiques et durables, alors qu’en réalité, leur impact sur l’environnement est toujours aussi négatif. Il est souvent difficile de faire la distinction entre les produits écologiques réels et ceux qui font simplement de la publicité verte.
Les entreprises peuvent utiliser différents moyens pour tromper les consommateurs, tels que les labels écologiques trompeurs, les affirmations trompeuses sur les matériaux utilisés ou les processus de production, ou en utilisant des images écologiques dans leur publicité sans réel engagement en faveur de l’environnement. Depuis quelques années, on voit apparaître des collections capsules qui reverdi l’image de la marque alors qu’elle ne change pas réellement ces pratiques.
Il est donc important pour les consommateurs de faire preuve de vigilance lorsqu’ils achètent des produits de la fast-fashion et de rechercher des informations fiables sur la durabilité et l’impact environnemental réel des produits et des entreprises.
En conclusion, le greenwashing est un phénomène préoccupant dans l’industrie de la fast-fashion , mais les consommateurs peuvent jouer un rôle important en choisissant de soutenir les entreprises éthiques et durables. Les entreprises de la fast-fashion doivent être tenues responsables de leur impact sur l’environnement et les consommateurs doivent être informés et vigilants pour éviter d’être trompés par les pratiques marketing trompeuses.
Comment la fast-fashion peut-elle être combattue ?
La responsabilité des consommateurs
Les consommateurs ont un rôle important à jouer en ce qui concerne la fast-fashion . En achetant des vêtements à bas prix, ils encouragent la poursuite de la production massive et rapide, qui a des conséquences graves pour l’environnement et les travailleurs. Les consommateurs peuvent faire le choix de consommer de manière responsable en optant pour des marques éthiques et durables, ou en achetant des vêtements d’occasion.
La responsabilité des industriels
Cependant, les industriels ont également un rôle à jouer en termes de responsabilité. Ils peuvent adopter des pratiques éthiques et durables, telles que l’utilisation de matériaux écologiques et la mise en place de programmes de protection de l’environnement. Ils peuvent également soutenir les travailleurs en leur fournissant des conditions de travail décentes et en respectant les normes internationales du travail.
En fin de compte, la fast-fashion est un sujet complexe qui requiert la participation de toutes les parties concernées. Les consommateurs peuvent prendre des décisions éclairées en choisissant des marques durables, tandis que les entreprises peuvent adopter des pratiques plus éthiques et respectueuses de l’environnement.