Après avoir vu les différents acteurs et les différentes étapes du processus de la filière du jute, on va se pencher plus précisément sur le commerce international. On s’aperçoit que même si notre sac de conditionnement alimentaire en jute a pratiquement disparu dans nos campagnes françaises, il joue toujours un rôle majeur dans d’autres pays. L’avenir de cette filière semble se jouer dans la capacité à se diversifier vers d’autres produits répondant au besoin du respect de l’environnement.
L’évolution de la filière du jute.
Au Bangladesh, le jute a une connotation très marquée dans la mémoire collective car avant l’arrivée du plastique dans les années 70, ils l’appelaient « The golden fiber » (en référence à la couleur dorée du jute) c’était l’époque des « golden sixities ». Cette industrie fut une réelle source d’échanges commerciaux avec le monde, si bien que les sacs en toile de jute avaient été appelés : « The carries of the world trade » (« le porteur du commerce mondial ») permettant de transporter des matières comme le riz, le blé, le maïs, le sucre, la farine etc. Aujourd’hui la tendance pousse à la morosité, là-bas aussi on entend des « ce n’est plus comme avant », « la filière du jute est morte » alors je ne nie pas qu’il y a peut-être certaines difficultés mais pour autant si l’on se penche sur les chiffres, il semblerait que ce soit une toute autre réalité… Pour les deux dernières années enregistrées (2013 et 2014), et en particulier au Bangladesh, c’est un vrai « back to sixities » (« Retour aux années 60 »).
Selon la Food Agriculture Organisation (FAO), la surface de terre cultivée par le jute est revenu à son plus haut niveau et comme les rendements ont augmenté sa production se retrouve plus élevée qu’avant ! Le jute et les produits dérivés représentent entre 5 et 6% des échanges étrangers et 4 à 5 % du produit intérieur brut.
Mais que de bonnes nouvelles !? Qui est donc le responsable et pourquoi tant de morosité dans le milieu ?
Le responsable c’est toujours lui, le bon vieux sac de conditionnement de matière première agricole. Il couvre plus de 70% de la consommation totale du jute. Environ 10% est utilisé pour les moquettes, tapis et dessous de tapis. Les 20% restant sont absorbés par des produits dérivés en jute (shopping bag, sac publicitaire, décoration etc.. ) et par les agriculteurs eux-mêmes.
Les produits de jute sont consommés essentiellement dans les pays développés ou dans les régions en développement. Les principaux importateurs sont la Turquie, les États-Unis, la Belgique, l’Angleterre, les Pays-bas, l’Allemagne, l’Arabie Saoudite, l’Australie, le Japon et l’Italie…
Néanmoins, un sondage réalisé par le Nationnal Jute Board (NJB) montre que les principaux importateurs ont tendance à se détourner du jute du fait de son prix élevé et de la difficulté à se fournir. Les importations en terme de valeur des pays riches ont tendance a diminuer (sauf pour la Turquie) ce qui explique en partie la morosité ambiante dans le milieu. Une autre cause avancée est due au fait que d’autres industries, comme celle du textile de prêt-à-porter, ont pris une place tellement importante dans ce pays que l’industrie du jute se fait reléguer au rang de « veille industrie ».
Quoiqu’il en soit le jute semble avoir de beaux jours devant lui s’il réussit à se moderniser et répondre aux problématiques de prix et de service (qualité, approvisionnement). D’autres applications, plus techniques, comme le géo-textile ou les matériaux composites (notamment utilisés dans l’automobile) semble montrer de forts potentiels.
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